2.1 Le système limbique
Le système limbique, ou lobe limbique, est un circuit spécifique contrôlant les comportments émotionnels
qui est situé principalement en bordure du corps calleux, dans le diencéphale et dans le mésencéphale.
Les composantes majeures
du système limbique sont le cortex cingulaire et l'hippocampe.
Ce circuit déborde sur de nombreuses régions du cerveau antérieur :
- sur le cortex préfrontal orbitaire et médian / ganglions de la base ventraux, noyau accumbens
- sur le gyrus cingulaire / cortex cingulaire
- sur le gyrus parahippocampique / hippocampe
- sur le lobe temporal / amygdale
- sur le diencéphale / corps mamillaires, thalamus, striatum...
- sur le mésencéphale / aire tegmentale ventrale (ATV)
Toutes ces structures communiquent entre elles par des faisceaux de fibres nerveuses complexes qui se "projettent" d'une structure
à une autre :
- l'hypothalamus et le cortex cingulaire sont interconnectés par la projection des corps mamillaires sur le noyau antérieur du thalamus
(faisceau mamillo-thalamique) (1) ;
- le noyau antérieur du thalamus se projette sur le cortex cingulaire (2) ;
- l'hippocampe projette sur le thalamus via le fornix (3).
Le système limbique est considéré comme le "paléo-cerveau" dans le cerveau, c'est une structure très conservée dans
toutes les éspèces.
C'est dans ce paléo-cerveau que se trouve la voie de récompense ou voie "méso-cortico-limbique" représentée par les neurones à dopamine,
à laquelle on attribue les sensations de plaisir et les comportements addictifs
2.2 La voie méso-cortico-limbique
Il s'agit de la voie qui a été principalement mise en cause dans l'élaboration des sensations de
plaisir mais également dans l'élaboration des conduites addictives. On retrouve dans cette voie différentes structures du système
limbique :
- l'aire tegmentale ventrale qui se projette sur le cortex frontal et le noyau accumbens ;
- le noyau accumbens qui gère de nombreuses afférences provenant de l'amygdale, du striatum ou encore de l'hippocampe. Ce noyau
est au coeur de la voie.
La voie méso-cortico-limbique permet d'associer à certains évenements essentiels à la survie ( se nourrir, boire, dormir, se
reproduire... ) une sensation de plaisir.
Le neurotransmetteur principal employé par les neurones de la voie méso-cortico-limbique est la dopamine ( cf chapitre I ), qui une
fois libérée dans le "core" du noyau accumbens provoque une sensation de plaisir, cette sensation étant directement dépendante de la
quantité de dopamine libérée et de la concentration de récepteurs neuronaux à dopamine.
Cette libération est contrôlée plus en amont du noyau, au niveau des neurones de l'ATV ou des neurones d'autres structures limbiques
citées plus haut. Ce sont les neuropeptides Enképhalines et Dynorphines ( cholécystokinines ) qui sont à l'origine de cette régulation.
Les actions de ces neuromédiateurs sont parfaitement opposées :
- les enképhalines, en se fixant sur les récepteurs mu et delta des récepteurs pré/post synaptiques des neurones de la voie de récompense
entraînent une augmentation transitoire de la concentration de dopamine dans l'espace inter-synaptique. Cette augmentation est soit dûe
à l'inhibition de la recapture de DA, soit à une augmentation de sa libération. Les enképhalines sont donc associées au bien-être,
au plaisir ou à l'euphorie ;
- a contrario, les dynorphines sont anxiogènes, elles inhibent la libération de dopamine dans le noyau accumbens. Elles sont donc
associées à la vigilance, l'anxiété voire la dépression.
___2.3.1. La voie de l'AMPc
Nous l'avons vu dans le chapitre précedent, il existe 5 types de récepteurs dopaminergiques, et ces récepteurs ont pour propriété d'activer ou d'inhiber la voie de l'AMPc et d'induire ainsi des modifications à court, moyen et long terme.
______2.3.1.1. l'adénylate cyclase
Elle possède 12 domaines transmembranaires, ses extrémités Nter et Cter sont dans le cytosol. Les AC I et III peuvent être stimulées
par la calmoduline. Les protéines kinases A et C ( PKA, PKC ) peuvent phosphoryler et donc désensibiliser l'Ac vis-à-vis de la
sous-unité alpha de la protéine G.
Les sous-unités beta et gamma peuvent inhiber les Ac I et III mais pas les Ac II et IV, elles peuvent stimuler Ac II-IV en
coopération avec alpha(s).
______2.3.1.2. AMPc et transcription
L'AMPc stimule les séquences consensus CRE palindromiques, ces séquences lient la protéine CREB qui appartient à la famille des
protéines à motif bZip.
L'homodimère CREB2 se fixe à la séquence palindromique CRE, l'hétérodimère c-jun/CREB sur des séquences palindromiques imparfaites.